|
Est-ce que c'est ce qu'il avait prévu ?
Dois-je comprendre : le déroulement de la traversée est-il proche de ce que j'avais envisagé initialement ?
Concernant les aspects purement techniques, géographiques et morphologiques :
A quelques détails près, pour la partie Ténéré : oui! Sauf peut-être la grossièreté du sable.
Concernant l'Aïr, déjà moins puisqu'on trouve peu de témoignages et descriptifs relatifs à cette région.
Par contre, je n'avais pas du tout envisagé la casse du moteur de mon véhicule quand mon pauvre ami Jean-Louis (c'est tombé sur lui) repartait vers Agadez en convoi après m'avoir déposé à Bilma.
Ce souci qui semble indépendant de la traversée, a en fait littéralement pourri le volet immersion totale dans le milieu. Dès le 2ème jour de marche, on essayait de résoudre les problèmes
mécaniques par téléphone sat avec J.Louis. J'ai même dû finalement interrompre la traversée avant d'atteindre l'Arbre du Ténéré pour l'aider à rapatrier le véhicule sur Agadez, pour reprendre ensuite le programme au Nord de l'Arbre, aux limites du Ténéré, faute de moyens, puisqu'il n'est pas possible d'y pénétrer à 1 seul véhicule. Je ressens d’ailleurs une énorme frustration concernant ce lieu mythique ; j'ai l'impression d'avoir réalisé une trans-Arctique sans avoir toucher le Pôle...
Hormis ce "petit" détail mécanique, je n'ai pas eu beaucoup de mauvaises surprises dans la mesure où, malgré la minutie de la préparation, je laisse toujours une grande part à l'inconnu et à la découverte. Suivre un parcours prédéfini, asséché de ce précieux sentiment d'exploration, quelle qu'en soit l'échelle, et dénué de cette agréable curiosité qui ouvre la tête, ne m'intéresse pas du tout. Reconnaître un parcours avant de le suivre sans l'immense liberté d'improviser ses directions à chaque instant ne m'inspire aucune once d'intérêt.
J'aime me laisser surprendre par diverses questions. Tenter d'y répondre fait avancer au fil du temps présent, estompant le long chemin qu'il reste à parcourir jusqu'au point sensé être l'arrivée. Là est, pour moi, la véritable question de ce genre d'expédition : la motivation et l'objectif sont-ils simplement
l'exploit d'être le premier à relier un point A à un point B dans telles conditions, ou bien de profiter et de vivre pleinement ce qu'il se passe entre ces 2 points ? J'ai ma réponse. Et celle à la question posée plus haut est donc : oui !
|